Le commerce équitable est un mode de commercialisation qui vise avant tout à réduire les inégalités au niveau du commerce mondial entre les pays pauvres et les pays riches.

Il vise globalement à mettre en place des chaînes commerciales plus courtes avec le moins d’intermédiaires possibles afin de permettre aux producteurs des pays pauvres de moins subir la concurrence internationale et de pouvoir vivre décemment de leur travail,  tout en garantissant un développement dans le cadre d’une démarche écologique.

Le commerce équitable est donc un facteur clé dans la volonté de mettre en place une économie plus respectueuse et plus juste mais aussi garante des pour les matières environnementales.

Le café fait l’objet d’une politique toute particulière dans cette dynamique et s’avère central dans cet écosystème. La rédaction du site machine-a-cafe-a-grain.fr nous fait l’immense plaisir dans ce dossier de nous présenter en quoi et comment s’illustrent aujourd’hui les modalités de mise en œuvre de l’économie du café équitable.

L’instabilité des prix : la problématique des producteurs de café

Le café est l’une des boissons les plus consommées au monde et force est de constater que rares sont les consommateurs qui s’interrogent sur la manière dont il est produit. Et pourtant, il y aurait beaucoup à dire sur la production de café : il s’agit d’une denrée qui est sujette à de multiples problématiques, notamment en ce qui concerne sa fabrication et la variabilité de son prix au jour le jour.

De multiples facteurs entrant en jeu

Tout d’abord, il faut savoir que la production mondiale de café peut grandement varier d’une année à l’autre en fonction de multiples facteurs. Cela peut être par exemple des conditions météorologiques défavorables, l’arrivée de maladies, des conflits dans certains pays dont la production n’est pas encore totalement sécurisée…

Cette instabilité multifactorielle génère aussi une instabilité au niveau du prix. Le café est l’une des denrées alimentaires qui se caractérise par une volatilité des plus importantes et cela peut ainsi avoir des conséquences désastreuses pour les producteurs dans le cadre de leur santé économique, de leur gestion de leur exploitation mais aussi tout simplement pour vivre de leur activité.

On se souvient par exemple de la crise des cours mondiaux du café dans les années 80 qui s’était caractérisée par une chute très importante des cours mondiaux du café et qui avait mise sur le carreau des centaines de producteurs de café au Mexique.

Des conséquences concrètes en cas de baisse trop importante des prix

Concrètement, lorsque les prix du café deviennent très bas, les producteurs n’ont malheureusement pas la possibilité d’investir dans des outils et des ressources qui leur permettraient de pouvoir compenser cette baisse de prix que ce soit des engrais ou des pesticides adaptés.
Pire encore, la logique de ce phénomène est donc que dans certains cas les prix peuvent chuter en-dessous des coûts de production ce qui génère alors pour les producteurs l’incapacité de pouvoir nourrir leur famille, ce qui impacte par effet boule de neige toutes les communautés qui vivent autour de cette production. Un cercle qui devient rapidement vicieux et qui génère de plus en plus de difficultés.

Le « deal » du café équitable

café responsableÀ la suite de la répétition de ce type de conséquences désastreuses dans le passé, un certain nombre d’initiatives ont été mises en place afin de pouvoir offrir aux producteurs un prix minimum garanti pour leur production de café afin de pouvoir couvrir d’éventuels aléas qui viendraient mettre à mal leur production. C’est par exemple le cas de la certification Fairtrade qui permet aux producteurs d’être moins dépendants des fluctuations des prix du café sur les cours mondiaux.

En échange, les producteurs s’engagent également à investir dans leur entreprise pour améliorer leur rendement mais aussi œuvrer pourl’amélioration des conditions sociales, économiques et culturelles de leur communauté.

Par exemple, de nombreux producteurs de café participant à ce dispositif ont permis la mise en place de projets communautaires (écoles, hôpitaux, amélioration des conditions sanitaires…) qui ont apporté une réelle valeur ajoutée. Les producteurs doivent aussi respecter des normes de durabilité toujours d’un point de vue social, écologique et évidemment économique. La mise en place d’un prix minimum doit par exemple s’accompagner de l’obligation d’investir dans des outils et procédés tendant vers une production durable, notamment concernant toutes les problématiques qui relèvent de la fertilité des sols, qui constitue évidemment un véritable enjeu pour les producteurs.

Les défis à relever pour demain

Aujourd’hui, il existe de plus en plus de producteurs qui collaborent ensemble pour mettre en place cet écosystème gagnant. Le marché du café équitable est aujourd’hui de plus en plus développé et l’on peut ainsi dans une démarche éthique pouvoir consommer du café venant d’Équateur, du Pérou, de Colombie ou encore de Bolivie et ainsi profiter d’arabicas riches et variés, tout en permettant concrètement aux producteurs de pouvoir produire dans les meilleures conditions possibles.

On constate que les enjeux qui sont liés à la multiplication des initiatives liées au commerce équitable sont un minimum étant donné les nombreux enjeux auxquels va devoir faire face dans les années à venir le secteur mondial du café.

Des problématiques multiples

En effet, des problématiques continuent aujourd’hui de se maintenir. On peut citer par exemple :

  • la crise économique mondiale
  • le manque de main-d’œuvre et de disponibilité des terres pour la production
  • la pénurie en café de certaines origines
  • l’instabilité des prix
  • le manque de soutien en termes de sécurité alimentaire
  • le développement de la pauvreté des communautés qui vivent de la production du café
  • les impacts du changement climatique en cours
  • etc.

Le cas du changement climatique

Si l’on prend par exemple l’impact du changement climatique, on constate que celui-ci a engendré de nombreuses perturbations concernant par exemple les augmentations de température dans les pays producteurs, ce qui a mis à mal bon nombre d’aspects vis-à-vis de la production de café en la rendant plus difficile.

Le café équitable, un marché qui se développe

On constate que de plus en plus de consommateurs s’orientent vers des produits issus du commerce équitable et que le café n’est évidemment pas en reste. On en veut pour preuve la bonne santé des ventes de produits équitables qui sont labellisés Fairtrade ou Max Havelaar, et qui ont totalisé quasiment 8,5 milliards d’euros de ventes dans le monde en 2017 contre 7,8 milliards en 2016.

Le café représente 50% des ventes de ces deux entreprises. Il est vrai que le café labellisé commerce équitable et plus cher que le café classique, mais si vous désirez participer à la réduction des inégalités économiques dans le monde alors sachez que cette petite contribution supplémentaire aura des conséquences positives pour le développement d’une économie plus juste sur le long terme.