L’Amazonie est l’une des régions les plus riche et variée du monde en ce qui concerne la vie végétale. Une partie de cette luxuriance possède des bienfaits thérapeutiques.

Parmi les “nouvelles stars amazoniennes” de la santé, on compte un arbre : le Graviola (Annona muricata) qui produit un petit fruit vert piquant depuis longtemps apprécié et prisé pour ses nombreuses vertus.

Mais peut être ne le connaissez-vous pas pas sous le nom de graviola, mais en avez entendu parler sous l’un de ses noms alternatifs comme le corossol, le sapotille ou encore le guanabana.

Le graviola (ou corossolier) est donc un arbre fruitier qui pousse en Amérique centrale et en Amérique du Sud et dont les fruits, les feuilles, mais aussi les écorces sont traditionnellement utilisés afin de traiter des problèmes de santé allant du rachitisme au diabète.

Mais est-ce vraiment un super aliment au point de le faire importer chez nous sous forme de compléments alimentaires ?

Profil nutritionnel du graviola

Le graviola représente une riche source de vitamines B1 et B2 ainsi que de vitamine C. Le fruit possède également un certain nombre de minéraux sains et essentiels tels que le calcium, le zinc, le potassium, le magnésium et le phosphore.

Ce n’est pas seulement le fruit qui est bon pour l’homme ; l’écorce, les feuilles et la tige sont une grande source d’antioxydant qui aide le corps à réparer les dommages infligés à ses cellules par les radicaux libres.

Compte tenu de son contenu riche et sain, il n’est pas surprenant que le graviola soit consommé depuis tant d’années par certaines cultures sud-américaines.

Bien évidemment, quand cela parvient aux oreilles des Occidentaux, la demande ne tarde guère ! Le fruit a fini par attirer l’attention des chercheurs et le voilà rendu disponible sous différentes formes.

> Source : la page https://www.envie2maigrir.com/corossol/

Quelques faits intéressants sur le graviola :

  • c’est un fruit très lourd qui peut peser jusque 7kg.
  • sa pulpe est couramment utilisée dans les salades des régions tropicales d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale.
  • le graviola est très riche en antioxydants (tanins, saponines, phytostérols, flavonoïdes, anthraquinones) ainsi qu’en vitamines C et B.
  • une grande partie de la recherche sur les effets du graviola s’est concentrée sur la capacité du fruit à prévenir le cancer, il est principalement connu pour ça, mais nous y reviendrons.
  • le graviola est un fruit sain qui ne contient que 66Kcal aux 100g, malheureusement il ne pousse pas en France, vos possibilités d’en manger se réduisent donc à voyager dans les pays exotiques, en acheter surgelé ou en trouver dans certains magasins asiatiques sur Paris (peut être ailleurs ?)
  • c’est aussi une belle source de fibres avec 3,3g aux 100g, ce qui est plus élevé que la pomme par exemple (2,4g).
  • le corossol a généralement un goût délicieux et légèrement aigre (ce qui lui vaut d’ailleurs son nom anglo-saxon : soursop), ce qui est assez difficile à cerner. Certaines variétés sont plus sucrées et comparables à un mix entre la banane, la papaye et l’ananas.

Si le fruit est donc nutritionnellement excellent, plein de fibres et d’anti oxydants en plus d’être faible en calories, il est en revanche très dur d’en trouver par chez nous.

Étant réputé pour la prévention du cancer, il n’est pas étonnant qu’il commence à susciter beaucoup d’intérêt par chez nous sous forme de complément alimentaire. En ce qui concerne ces derniers, les experts de la santé sont loin d’être convaincus du potentiel anticancéreux de Graviola…

Par ailleurs, on craint que les suppléments de graviola puissent affecter les nerfs du cerveau et causer des problèmes de mobilité semblables à ceux que l’on observe dans le Parkinsonisme.

Les utilisations traditionnelles du graviola dans le monde

Le Graviola a été largement utilisé dans certaines régions du monde et ses utilisations traditionnelles comprennent les suivantes :

  • Au Pérou, les feuilles sont infusées et utilisées pour traiter l’inflammation de la muqueuse et pour aider à se débarrasser du mucus dans le nez, la gorge ou les poumons.
  • Dans la région amazonienne, la racine et les feuilles du Graviola sont utilisées pour contrôler la glycémie chez les personnes diabétiques.
  • Dans les Caraïbes, on fait du thé à partir des feuilles de l’arbre pour soulager la toux et les symptômes de la grippe et de l’asthme. Quant aux mères qui allaitent, elles s’assurent de manger ses fruits afin de promouvoir la production de lait.
  • Dans de nombreuses régions d’Amérique du Sud, le jus est utilisé pour traiter la dysenterie (maladie infectieuse provoquant des diarrhées graves.) et le scorbut tandis que l’écorce et les racines sont utilisées comme sédatif.

Graviola et lutte contre le cancer, ah bon ?

graviola lutte cancer

Avec ça, elles vont trembler les cellules cancéreuses !

On lit partout sur internet que le corossol est un fruit anti cancer. Certains n’ayant pas peur d’aller jusqu’à prétendre qu’il est plus puissant que le Doxorubicine, un médicament de chimiothérapie, et qu’il est efficace contre les cancers de la prostate, du poumon, du sein, du côlon et du pancréas.

Problème : aucune de ces affirmations n’est vraie.

Le fruit non mûr est utilisé traditionnellement pour traiter la diarrhée et la dysenterie. Les feuilles sont quant à elles utilisées pour éliminer les vers et autres parasites et sont également appliquées topiquement pour les plaies mal cicatrisées. L’écorce de racine est utilisée pour réduire la fièvre.

La pensé commune que le graviola est un traitement efficace contre le cancer provient d’une recherche en particulier faite à l’Université Purdue en 1997 sur les composants actifs de l’arbre, des substances uniques connues sous le nom d‘acétogénines. Les chercheurs de Purdue ont découvert que ces substances étaient de puissants inhibiteurs des cellules cancéreuses, en plus de laisser les cellules “normales” tranquilles. Ils ont également constaté que ces composés étaient efficaces contre les cellules cancéreuses résistantes aux médicaments.

Bon ben alors, nikel, je fais soigner mon cancer avec un smoothie corossol nan ?

Eh non ! Car il s’agissait de résultats in vitro, c’est-à-dire des résultats menés sur des cultures de cellules cancéreuses qui se développent dans des éprouvettes. On est loin des essais cliniques humains pour déterminer l’innocuité et l’efficacité de ces composés chez les personnes atteintes de cancer.

Il n’y a encore aucune étude faite sur l’homme à propos du Graviola, que ce soit pour le traitement du cancer ou quoi que ce soit d’autre. De plus, il n’y a aucun moyen de savoir si le graviola disponible sur le marché contient l’un des composés étudiés à Purdue (alors des compléments alimentaires…). Les composés utilisés dans les études en in vitro ne provenaient pas du tous du corossolier, certaines venaient feuilles de l’asiminier trilobé (également appelé Paw Paw), un arbre qui pousse en Floride et produit une baie de forme oblongue appelée l’asimine.

Le Graviola n’a donc rien d’un remède miracle contre le cancer, mais il a suffi que quelqu’un détourne les résultats de cette étude et construise un pipeau marketing dessus afin de vendre ses petites pilules pour que la “fake news” prenne…

> Source : le 20 minutes santé 

Des effets secondaires ?

Nous ne savons pas grand-chose sur la façon dont le corossol affecte le corps. Mais certains chercheurs s’inquiètent du fait que certaines substances présentes dans le graviola peuvent causer des changements nerveux et des troubles du mouvement lorsqu’ils sont pris en grande quantité.

Les changements nerveux peuvent causer des symptômes semblables à ceux de la maladie de Parkinson. Des recherches en laboratoire ont révélé que certaines substances causent des lésions nerveuses et peuvent passer dans le cerveau via la circulation sanguine.

Une étude a même montré que les habitants des Caraïbes qui consommaient de grandes quantités de graviola dans leur régime alimentaire étaient plus susceptibles de développer des changements nerveux particuliers et étaient également plus susceptibles d’avoir des hallucinations.

Relativisons tout de même, il est peu probable que des boissons ou aliments contenant du graviola puissent vous faire du mal lorsqu’ils sont pris dans le cadre d’un régime alimentaire normal.

> Source : le centre de recherches contre le cancer UK

En conclusion

Si vous avez l’occasion de tester le Graviola lors d’un voyage en Colombie, grand bien vous en fasse, la chair est délicieuse et le jus rafraichissant. En plus de vous régaler, vous ferez le plein de vitamines, de fibres et d’anti oxydants sans mettre à mal votre régime.

Maintenant si vous comptez sur les compléments alimentaires à base de graviola pour une santé au top et vous mettre à l’abri du cancer ou autres maladie, modérez votre enthousiasme ! Bien que le graviola se soit révélé potentiellement efficace contre certaines conditions médicales dans des études animales, il existe peu (voir pas) d’études humaines sur le sujet !

Si vous voulez tout de même tester les effets sur votre santé, vous êtes libre. Assurez-vous de la provenance du produit, regardez attentivement la composition et essayez d’acheter équitable autant que possible (pas facile, pour ne pas dire impossible, dans le monde de la supplémentation).

Et surtout, parlez-en toujours à votre médecin au préalable.