Aujourd’hui pour notre portrait de business éthique on reçoit Samuel de la petite boutique Dailylama.

Samuel vit en Thaïlande et avec sa campagne il s’est lancé dans une entreprise de bijoux spirituels bouddhistes authentiques, rien que ça !

Q : Est-ce que tu peux nous en dire plus et comment vous est venue l’idée ?

“Non ! Fin de l’interview allez merci.

Je plaisante, l’idée elle est toute simple, vendre des bracelets authentiques faits main ici en Thaïlande avec le savoir faire local aux personnes du monde entier.

En fait, nous avons la chance ma compagne et moi de vivre non loin de l’Himalaya, c’est une zone où l’on trouve des pierres de très bonne facture.

De bonnes pierres couplées à un savoir ancestrale dans le tissage donnent obligatoirement naissance à un produit d’une superbe qualité.

Q : Tes bijoux justement, tu nous les décrirais comment en 3 mots ?

“Ils sont incroyables !

Plus sérieusement, je dirais d’abord Authenticité, parce que c’est la patte de la maison.

On voit beaucoup de publicité passer avec des bracelets ou autres colliers que l’on peut facilement retrouver pour quelques centimes sur AliExpress et Compagnie. Je ne critique pas, mais nous voulions proposer une démarche différente, apporter de la valeur.

Nos bracelet n’ont pas de tête de Bouddha, même si les gens en raffolent, ici c’est très sacré en Thaïlande et on ne peut se permettre de faire ça. Donc pas de grigri, pas de chichi, chez le Lama on prône l’authenticité.

En second lieu je te dirais Robustesse, parce que comparé aux élastiques que l’on trouve normalement, nos bracelets en coton ciré sont durables et conçus pour le long terme.

Une fois en place au poignet et bien noués, ils ne bougent plus, vous pouvez vous baigner avec, suer ou quoi que ce soi, il ne se passera rien.

Quand on noue le bracelet, on a coutume de dire que l’on fait un vœu. Si le bracelet vient à se défaire, le vœu est exhaussé. Mais je vous vois venir, ce n’est pas une raison pour le casser intentionnellement !

En dernier je dirais Ethique, parce que nous donnons du travail et rémunérons à leur juste valeur les personnes qui conçoivent nos modèles. Il faut environ 30 minutes pour assembler un bracelet perle par perle et faire le nœud tibétain ajustable, c’est du boulot.”

Personnellement j’ai essayé, je n’ai ni le talent ni la patience pour ça.

Q : Il y a une portée éthique mais aussi écologique dans votre démarche, comment avez-vous réussi à concilier les deux mondes ?

“Je pense que l’un entraîne l’autre, quand on s’intéresse à l’homme, on ne peut pas tourner le dos à la nature.

L’idée, c’était de rendre à la Terre ce que nous lui prenons, et quelle meilleure idée que de convertir des minéraux en arbres ?

Alors on a cherché une association locale, quelque chose de sérieux, et on a trouvé Volunteers Without Borders.

L’association s’engage sur beaucoup de terrains ici en Thaïlande, elle prend par la main les agriculteurs et leur inculque de meilleures manières de cultiver et récolter ce que la nature leur offre en plus de leur donner les bons outils.

Malheureusement ici la culture sur brûlis est très présente, c’est à dire que les agriculteurs locaux brûlent sciemment des pans entiers de forêts pour fertiliser les terres arides.

C’est une catastrophe écologique mais en plus de ça, cela amène énormément de pollution dans les villes.

Si l’on pouvait inverser ça, ce serait génial, mais il va falloir vendre un paquet de bracelets, donc on compte sur vous ;)”

Qu’est ce que tu voudrais dire à tous les futurs entrepreneurs ?

Simplement qu’il est possible de faire les choses bien si on les mûri.

On est dans un rythme effréné au cœur de la startup nation en ce moment j’ai l’impression, si bien que c’est à qui lancera son entreprise le plus vite.

Nous avons longtemps réfléchi avant de lancer quelque chose de cohérent.

On aurait pu mettre en place le shop il y a un an, fonctionner avec Ali Express et envoyer par cargo des bracelets cheap venant de l’autre bout du monde.

Mais ça ne nous semblait pas très juste. Je pense qu’il ne faut pas juste suivre les tendances pour espérer se démarquer, il faut s’investir et créer quelque chose qui a de la valeur.