Quand on parle d’énergie et de gaz naturel, les opinions divergent. Ce dernier est-il nocif pour l’environnement ou est-ce la meilleure source d’énergie propre actuelle?

Le gaz naturel possède de nombreuses qualités qui en font une source d’énergie efficace. Outre le fait qu’il s’agisse d’un gaz pas cher, il est relativement propre. Toutefois, son production et l’utilisation soulèvent certaines questions environnementales et de sécurité.

Mais au fait, c’est quoi le gaz naturel ?

Le gaz naturel à l’instar du pétrole et du charbon est un combustible fossile, qui se forme loin sous la surface de la terre. Les scientifiques pensent qu’il s’est formé il y a des millions d’années lorsque les restes de faune et de flore passées se sont décomposés sous la pression et la chaleur.

Cette matière en décomposition aurait alors formé un gaz qui s’est retrouvé piégé dans des roches poreuses dans des zones qui ont ensuite été recouvertes de roches plus dures.

Le gaz naturel est principalement composé de méthane, l’hydrocarbure le plus léger (composé d’hydrogène et de carbone). Il n’a ni couleur ni odeur. Lorsqu’il est brûlé, il dégage beaucoup d’énergie qui peut être utilisée pour la cuisson, le chauffage, la production d’électricité et bien d’autres utilisations.

Le saviez-vous : le gaz naturel est principalement composé de méthane, qui n’a pas d’odeur détectable. Il faut y ajouter des composés soufrés pour lui donner cette odeur caractéristique. Ceci pour des raisons de sécurité, afin de nous aider à déceler une éventuelle fuite.

Cependant, comme il s’agit d’un combustible fossile, le gaz naturel n’est pas une ressource renouvelable, alors il peut être produit et transporté à un prix abordable.

Le gaz naturel, propre ou pas ?

Le gaz naturel est souvent considéré comme une alternative énergétique propre, voyons ses différents aspects.

La combustion du gaz naturel : propre !

Facteurs d’émission CO2 des combustibles courants La combustion du gaz naturel dans le but de produire de l’énergie produit moins d’émissions de polluants atmosphériques et de dioxyde de carbone (CO2) que la combustion du charbon ou de produits pétroliers, pour une quantité d’énergie équivalente.

Ainsi sa combustion :

  • est plus propre que les autres combustibles en répandant moins d’émissions nocives (monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone et autres oxydes nitreux)
  • produit également moins de gaz à effet de serre que les autres combustibles fossiles
  • ne produit pas de cendres ou de particules pouvant causer des problèmes de santé

Ce sont ces propriétés de combustion propre du gaz naturel qui ont contribué à accroître la consommation de gaz naturel pour la production d’électricité.

Les fuites de gaz naturel…moins propre

Certains scientifiques affirment que même si le gaz naturel brûle plus proprement que les autres combustibles fossiles, une quantité importante de méthane s’échappe dans l’atmosphère par les puits de gaz naturel, les pipelines et les usines de traitement.

À titre d’exemple, ces fuites ont été à l’origine d’environ 32 % des émissions totales de méthane aux États-Unis et d’environ 4 % des émissions totales de gaz à effet de serre aux États-Unis en 2015. L’industrie du pétrole et du gaz naturel continue de prendre des mesures pour prévenir ces fuites, comme le fait de se passer de pipelines en fabriquant du gaz naturel liquéfié (GNL), un mode de transport bien plus efficace.

Le saviez-vous : le gaz naturel est compressé près de 600 fois pour former le GNL, c’est comme si on comprimait le plus haut bâtiment du monde (le Burj Khalifa) pour le réduire à la taille d’un homme moyen. Le gaz naturel est liquéfié par refroidissement et élimination de la plupart de ses composés autres que le méthane. Il devient un liquide qui pèse environ moitié moins lourd que l’eau et prend beaucoup surtout moins d’espace. Lorsqu’on a besoin de gaz, le GNL est réchauffé jusqu’à ce qu’il soit à nouveau gazeux.

Le forage du gaz naturel : eco friendly ?

L’exploration, le forage et la production de gaz naturel ont malheureusement tous une incidence sur l’environnement.

Quand les géologues viennent à explorer les gisements de gaz naturel, ils peuvent perturber la végétation et le sol. En effet, forer un puits de gaz naturel revient bien souvent à défricher la zone autour dudit puits. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on doit poser des pipelines pour acheminer le gaz.

Ajouté à cela que les gazoducs sont souvent équipés de moteurs pour faire fonctionner l’équipement et les compresseurs, qui produisent des polluants atmosphériques et de la nuisance sonore.

De nouvelles technologies de forage et d’exploitation voient donc le jour pour réduire l’impact négatif sur l’environnement, visant par exemple à réduire la superficie des terres qui sont perturbées pour établir le site.

Mais certaines des nouvelles méthodes d’extraction, employées dans les gisements plus profonds, sont controversées. C’est le cas de la fracturation hydraulique (fracking).

La fracturation consiste à pomper des liquides sous haute pression dans un puits pour fracturer la roche, ce qui permet au gaz naturel de s’échapper de celle-ci, voici ses effets sur l’environnement :

  • elle nécessite de grandes quantités d’eau, ce qui peut dans certaines régions affecter les habitats et la disponibilité de l’eau pour d’autres utilisations
  • s’il est mal géré, le fluide de fracturation hydraulique (qui peut contenir des produits chimiques potentiellement dangereux) pourrait être rejeté par des déversements, des fuites, une construction de puits défectueuse ou d’autres voies d’exposition. Ces rejets pourraient contaminer les zones environnantes.
  • produit de grandes quantités d’eaux polluées à la surface, pouvant contenir des produits chimiques dissous et d’autres contaminants qui doivent être traités avant leur élimination ou leur réutilisation.

Enfin, notons que dans certaines régions, le gaz naturel qui n’est pas économique au transport ou présente de fortes concentrations de sulfure d’hydrogène (un gaz toxique), dans ce cas, le gaz est alors brûlé dans les puits, ce qui produit du CO2, du monoxyde de carbone, du dioxyde de soufre, des oxydes d’azote et de nombreux autres composés…

Le biométhane, le gaz vert du futur ?

Le biométhane est produit lorsque la matière organique (votre compost ou des déchets agricoles par exemple) est traitée dans un digesteur anaérobie (DA).

Ces grands agissent comme un estomac qui digère les déchets. L’essentiel est qu’il n’y ait absence d’oxygène au moment de la digestion. En se décomposant, les déchets libèrent du méthane.

si la combustion de quoi que ce soit crée des émissions, celle du biométhane provient de matières organiques qui ont déjà absorbé le dioxyde de carbone de l’atmosphère pendant leur croissance. Donc la combustion ne libère “que” la même quantité de dioxyde de carbone, ce qui ne rompt pas ce que l’on appelle le bilan carbone.

Or, avec la combustion du gaz naturel, on réintroduit du carbone qui a été enfermé pendant des millions d’années, à une époque où le climat était très différent, on brise donc le bilan du carbone, ce qui entraîne plus d’émissions dans notre atmosphère.

Ces mêmes émissions qui contribuent aux changements climatiques causés par l’homme.

Alors le biométhane est-il la solution verte du futur ?