C’est un terme que l’on entend de plus en plus dans les médias, ou dans les conversations. Au détour d’anecdotes sur votre dernier voyage, il n’est pas impossible que l’on vous lance : “Mais tu as pensé à ton empreinte carbone ?”

Voici quelques éléments pour vous permettre d’y voir plus clair, de répondre à la question, et au final… de penser à votre empreinte carbone lors de prises de décision importantes.

Nous vous invitons d’ailleurs en premier lieu à la calculer avec l’outil développé par l’Agence de la transition écologique – Ademe – Nos Gestes Climat.

Avant l’empreinte, il y a le carbone

Ils sont loin les cours de chimie… Le carbone est une molécule naturellement présente sur notre planète, et qui contribue à l’équilibre de tout le système terre.

Sa formule chimique est C. Il est présent dans les végétaux, dans le sol, et dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone : le CO2 (un atome de Carbone, associé à deux atomes d’oxygène : et le carbone devient un gaz)… bref, il est présent partout !

C’est en partie grâce au carbone que nous vivons sur une planète habitable, que nous pouvons respirer, nous nourrir.

Mais alors, il est où le problème ?

Le problème, c’est que si la quantité de carbone de la Terre est stable, la répartition de ce carbone entre l’atmosphère, le sol, les végétaux et le reste des êtres vivants est en train de profondément changer depuis plusieurs dizaines d’années.

En particulier, la quantité de carbone présente dans l’atmosphère a fortement augmenté, et cela joue sur le climat.

Plus de carbone dans l’atmosphère, ce sont plus de rayonnements solaires qui sont conservés au niveau de la croûte terrestre, moins qui s’évacuent dans l’espace : on parle d’effet de serre.

En d’autres termes, il fait de plus en plus chaud. Et cela va s’aggraver pendant encore plusieurs dizaines d’années.

En quoi cette chaleur est-elle problématique ?

Elle est problématique à de nombreux égards. La planète ne s’est jamais réchauffée aussi vite, de toute l’histoire du vivant.

Ce surcroît de chaleur est loin d’être équitablement réparti sur la surface terrestre, et génère çà et là de très brusques changements de climat, et les conséquences qui vont avec : fonte des glaces et élévation du niveau de la mer, multiplication des incendies…

Du côté du climat, les courants océaniques sont modifiés, ce qui mène à la gestation de plus nombreuses, et plus violentes, tempêtes. La biodiversité, qui n’a pas le temps de s’adapter ni de migrer, disparaît progressivement.

Comment le carbone arrive t-il dans l’atmosphère ?

Le carbone est “libéré” dans l’atmosphère par nos activités humaines qui en extraient des végétaux et du sol pour le brûler. Par ce process, le carbone

C’est transformé en dioxyde de carbone CO2, qui part donc dans les airs. Il en est ainsi du bois abattu pour se chauffer, par exemple. Mais le pire poste d’émission de carbone dans l’atmosphère, c’est l’utilisation de pétrole comme carburant.

Le pétrole, ce sont d’anciens végétaux qui pendant des millions d’années se sont sédimentés et progressivement enfouis dans le sol.

La concentration en carbone du pétrole est très importante. En brûler pour faire tourner un moteur, c’est relâcher une grande quantité de CO2 dans l’atmosphère, du carbone qui avait mis des millions d’années à se stocker dans le sol.

Il n’y a pas que le carbone, non ?

Non, il n’y a pas que le carbone qui pose problème. D’autres gaz sont également responsable du dérèglement climatique, à savoir que comme le carbone, le fait de les relâcher dans l’atmosphère augmente l’absorption des rayonnements solaires, et donc le réchauffement global de la planète.

On parle de gaz à effet de serre. Comme le carbone, ils sont naturellement présents sur Terre, mais les humains se sont mis à en relâcher de plus en plus dans l’atmosphère, du fait de leurs activités.

Les sept types de gaz à effet de serre

Nous allons simplement les lister ici, car donner toutes leurs spécificités demanderait bien trop de temps et ce n’est pas l’objet de cet article. À ajouter au dioxyde de carbone, nous trouvons :

  • Le méthane
  • Le protoxyde d’azote
  • Les hydrofluorocarbures
  • Les perfluorocarbures
  • L’hexafluorure de soufre
  • Le trifluorure d’azote

La notion d’équivalent CO2, ou CO2e

Pour mesurer la contribution de tous ces gaz à l’effet de serre, nous comparons leur “potentiel de réchauffement global” (PRG), à savoir leur pouvoir de conservation des rayonnements solaires dans l’atmosphère, à celui du dioxyde de carbone. Ainsi, émettre dans l’atmosphère une tonne de méthane, par exemple, c’est équivalent au fait d’émettre 28 tonnes de CO2.

On dit que le méthane a un PRG de 28. Lorsque l’on parle de réchauffement climatique, ou d’émissions de gaz à effet de serre, on utilise donc la notion d’équivalent CO2, souvent écrit CO2e, ou CO2éq, ce qui permet d’inclure dans les calculs l’intégralité des gaz à effet de serre.

Revenons-en aux émissions

Nous le disions au début, nos activités rejettent dans l’atmosphère plus de gaz à effet de serre, de CO2e, depuis plusieurs dizaines d’années, que le cycle naturel du carbone, ou des autres gaz à effet de serre.

À titre individuel, chacun et chacune d’entre nous contribue à cet effet de serre par ses activités que l’on pourrait qualifier de “modernes” :

  • Consommation de pétrole pour faire tourner des machines (souvent des véhicules)
  • Consommation d’électricité pour faire tourner nos équipements
  • Artificialisation des sols (empêchant au sol de “capter” progressivement le CO2 de l’atmosphère)
  • Agriculture intensive
  • Consommation de pétrole et autres matériaux pour mettre en circulation tout un tas de produits manufacturés

Calculer sa contribution au changement climatique, c’est calculer à quel point nos usages participent au rejet dans l’atmosphère d’équivalents CO2.

L’objectif de réduction

Actuellement, un français moyen émet autour de 9 tonnes de CO2e par an.

C’est une moyenne, très variable selon les modes de vie, l’utilisation ou non de la voiture, de l’avion, la vie en maison ou en appartement, le mode de chauffage, l’alimentation…

Les empreintes varient beaucoup entre 3 et 20 tonnes par personne et par an.

C’est beaucoup trop pour que la planète puisse l’absorber. Les experts s’accordent pour dire que pour maintenir une Terre vivable pour tous, nous devons réduire cette empreinte à 2 tonnes de CO2e par an et par personne. Un sacré objectif, qui invite à ce que l’on se retrousse tous les manches !

Calculer son empreinte carbone

Le but des simulateurs d’empreinte carbone est de savoir où on en est par rapport à l’objectif global des 2 tonnes d’équivalent CO2, et de comprendre quels sont ses principaux postes d’émission de gaz à effet de serre, et comment il serait possible de les réduire. Quelles actions, au quotidien, sont plus émettrices ? Existe-t-il des alternatives moins, ou non émettrices ? Pour ce faire, vous êtes invités à détailler des éléments de votre mode de vie : transport, alimentation, logement, consommation. Depuis 2020, l’ADEME (l’Agence de la transition écologique) a mis en ligne un calculateur, entièrement ouvert, libre et documenté, pour calculer son empreinte individuelle : nos Gestes Climat. Pédagogique, il vous invite à réaliser votre bilan carbone individuel en quelques minutes. Contributif, il permet aux utilisateurs de questionner, suggérer ou critiquer le simulateur, participant ainsi à sa qualité. N’est-il pas temps de connaître votre empreinte carbone ?